Lors d’une élection, les questions de finances locales sont les sujets « pièges » par excellence tant pour l’équipe sortante que pour les candidats.
On gagne parfois une élection en parlant de finances locales, mais on peut facilement la perdre sur ce thème.
Les 5 pièges à éviter
- L’utilisation d’expression alarmiste pour qualifier la gestion de la ville. Très souvent, les élus locaux ont tendance à dire que « la collectivité est mise sous tutelle de l’Etat », ou « risque d’être en faillite ». Ces expressions alarmistes illustrent rarement la réalité et décrédibilisent le candidat.
- La litanie des chiffres. Le citoyen n’est pas habitué à avoir un avis sur des montants de plusieurs centaines de milliers d’euros. Il convient plutôt d’utiliser la technique du benchmarking en comparant par exemple le coût d’un projet avec d’autres collectivités.
- Une description comptable et budgétaire. Toute analyse financière de la situation a un intérêt si elle est mise en perspective avec des réalisations concrètes. (Dépenses symboliques, augmentation des impôts, réalisations d’équipements)
- L’Analyse trop rapide de l’évolution de la fiscalité locale durant le dernier mandat. Avec la fusion des intercommunalités, des transferts de taux de fiscalité entre collectivités sont intervenus. Par conséquent, l’évolution du taux communal n’est pas forcément synonyme d’évolution de la pression fiscale pour le contribuable.
- Une prise de position trop rapide contre la réforme de la suppression de la taxe d’habitation. Il est important de vérifier le nombre de foyers concernés par la mesure. Il convient également d’attendre la nature des mesures de compensation votées par le parlement avant d’en faire un argument de campagne.
Les 5 conseils
- Une consultation de la population avant tout projet d’investissement majeur. La consultation de la population, pour connaitre l’opportunité ou non de faire un investissement est de plus en plus développée dans un contexte financier contraint. En effet, le citoyen souhaite connaitre les études financières et le plan de financement retenu avant que le projet soit engagé.
- La prise de mesures symboliques concernant la gestion des deniers publics. A titre d’exemple, un engagement concernant la mise en place d’une charte d’utilisation et d’achat des véhicules pourrait illustrer parfaitement la volonté de transparence.
- La vérification du pouvoir fiscal de la commune sur les électeurs avant tout engagement sur la pression fiscale. Avec la réforme de la taxe d’habitation, les maires n’auront plus un pouvoir fiscal sur les électeurs non-propriétaires. Le candidat doit donc identifier la part de locataires dans sa commune.
- La nécessité d’une gouvernance et d’une concertation pour faire évoluer les tarifs. La fixation des tarifs va devenir sensible avec la mise en place des tarifications incitatives sur les compétences à fort enjeu environnemental. Toute évolution des tarifs doit faire l’objet d’une concertation permanente et de clauses de revoyure pour corriger tout effet de bord.
- La création d’un comité de la dépense et de l’évaluation des services de la commune. La mise en place d’un groupe d’usagers est opportune pour vérifier si le service est en adéquation avec les attentes des administrés. Ce comité doit permettre d’objectiver le coût du service et d’aider à faire évoluer les services publics locaux.
Cet article a été publie dans la revue » compol ». Vous souhaitez des précisions, CBG Territoires est votre disposition pour toutes questions .